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POLITIQUES AGRICOLES EN AFRIQUE: Où sont les 10% de Maputo?
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Quel état africain peut se targuer aujourd’hui de consacrer effectivement 10% de son budget à l’agriculture ? Difficile de répondre mais la question a été suscitée hier par le Pr Achi Atsain, membre du Conseil d’administration de l’Institut international de recherche sur les politiques agricoles (IFPRI), lors d’un point de presse tenu en prélude à la Conférence régionale sur la croissance agricole et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre.

C’est aussi valable pour le gouvernement sénégalais que ceux des pays de l’Union africaine(Ua) qui s’était engagés à Maputo en Mozambique à consacrer 10 % de leurs budgets au secteur agricole. Leur niveau d’engagement aujourd’hui par rapport à cette question suscite un intérêt particulier à l’aune des politiques agricoles et plus globalement aux stratégies de développement. Malheureusement, il n’y a pas de mécanisme de suivi permettant de mesurer le respect de cet engagement des gouvernements.

Le débat qui est ainsi posé ce jour même à Dakar à l’occasion d’une rencontre initiée par l’Institut international de recherche sur les politiques agricoles (IFPRI) en collaboration avec la Cedeao, le Coraf et l’Isra, et qui réunit des chercheurs, responsables politiques entre autres donateurs internationaux et locaux, a été entamé hier lundi 15 janvier à l’occasion d’un point de presse animé par le directeur général de l’Ifpri et ses collaborateurs. L’observation faite par ailleurs par le Pr. Achi Atsain, membre du Conseil d’administration de l’Ifpri, sur cet engagement des Etats africains nous renseigne qu’à l’état actuel, la portion du secteur agricole dans les budgets varie entre 2 et 5%. D’où la nécessité, selon lui, du respect par les gouvernements de leurs engagements « afin de permettre un taux de croissance de 6 pour cent par an et atteindre ainsi les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) », dira pour sa part le directeur général de l’Ifpri Joachim Von Brown. A ce niveau, le constat est que, si le Produit intérieur brut (PIB) des Etats de l’Afrique de l’ouest connaît une croissance depuis quelques années, il n’y a pas encore de répercussion sur le monde paysan.

Si pour M. Von Brown une des conditions pour la croissance économique c’est d’abord la paix et la sécurité, dans la région Ouest africaine par exemple, les trois domaines clés qui nécessitent un peu plus d’attention ont trait à « l’accroissement de la productivité agricole, l’intensification des échanges régionaux et l’accès aux marchés internationaux, la sécurité alimentaire. »

Par ailleurs, M. Von Brown trouve que « l’Afrique de l’Ouest est en situation de bien profiter du processus de mondialisation à cause du dynamisme de ses populations.» Et un des objectifs de l’Ifpri dans la sous-région est de faciliter les échanges et le partenariat entre les chercheurs sur le développement et leurs confrères en dehors du continent. D’où l’absolue nécessité d’un lien étroit entre la recherche et les prises de décisions.

Les politiques de développement devant désormais être guidées et basées sur des informations précises, ce qui suppose l’anticipation, l’évaluation, la quantification, l’optique de l’Ifpri, selon Ousmane Badiane, coordonnateur de l’Institut pour l’Afrique, « c’est de mieux comprendre les dynamiques de progrès et les appuyer, et dans ce contexte, les Etats doivent développer une politique concurrentielle. »

Dans ce processus, les responsables de l’Ifpri insistent tout de même sur l’importance de la recherche agricole et dans les travaux de leurs recherches, il apparaît que la recherche agricole peut avoir une incidence positive sur la réduction du prix unitaire à la production afin de rendre les denrées alimentaires accessibles aux consommateurs à faible revenu et de permettre aux revenus des producteurs d’augmenter. Et de rappeler les recherches de la « révolution verte » qui ont permis la réduction d’environ 30 pour cent le coût de production d’une tonne de riz.

L’Ifpri, rappelons-le, né dans les années 1970, est un des 15 centres qui reçoivent l’appui du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale, alliance qui rassemble 64 gouvernements, fondations privées et organisations internationales et régionales. La rencontre d’aujourd’hui devrait être l’occasion d’apprendre de la bouche de collaborateurs régionaux quels seront les défis et les priorités à venir, dans le sens de dégager les moyens de perfectionner les stratégies visant à améliorer l’agriculture et d’atténuer la pauvreté et la faim en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Malick NDAW





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category:  politique agricole
author:  KABRE Olivier
date:  18 Jan '07