Remise de tracteurs à l'Apej : LES JEUNES VONT FAIRE LA RÉVOLUTION VERTE
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C’est une mini révolution qui s’enclenche certainement pour l’emploi des jeunes : de revenir à la terre avec un maximum de chances de réussite. Ceux-ci sont encouragés en cela par les plus hautes autorités, plus précisément le président de la République, Amadou Toumani Touré qui a placé l’emploi et le développement du monde rural au coeur de ses priorités.
Hier, le chef de l’État a une fois de plus concrétisé ses ambitions pour ses deux domaines en remettant 100 tracteurs et leurs accessoires à l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej). La cérémonie s’est déroulée en fin d’après-midi à Samanko où du beau monde s’était retrouvé et c’est dans la ferveur que le chef de l’État a été accueilli sur le site où régnait une grande animation. Pour la circonstance, le président Touré était entouré du Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et consulaire. Des responsables administratifs locaux et des élus communaux étaient présents.
Cette cérémonie, au delà de son aspect festif et protocolaire, consacrait la volonté de faciliter l’accès des jeunes ruraux au marché du travail, avec comme objectif fondamental l’éradication du phénomène de l’exode rural.
D’un coût total de 549,5 millions Fcfa, ces lots d’équipements composés de 100 tracteurs, 74 pulvérisateurs, 10 batteuses et 5 remorques, seront cédés aux jeunes sous forme de prêt remboursable.
Le directeur général de l’Apej, Soumana Satao, tout en exhortant les futurs bénéficiaires à un surcroit de rigueur dans la gestion de ces équipements, a invité tous les autres jeunes ayant bénéficié de l’accompagnement de son service, à respecter leurs engagements en terme de remboursement des prêts, afin que d’autres puissent en bénéficier.
Pour la promotion du monde rural, d’énormes efforts ont été consentis par le gouvernement et ses partenaires au développement en faveur des jeunes. On peut citer pêle-mêle l’aménagement de 171, 6 hectares à Siengo dans la zone de l’Office du Niger, pour un montant de 1,2 milliard de Fcfa. La prochaine étape consistera à y installer très bientôt des jeunes. Ensuite 257 autres hectares viennent d’être réalisés dans le périmètre rizicole de Ke Macina où 51 jeunes ruraux sont déjà installés.
Et le patron de l’APEJ était heureux et fier, d’annoncer au chef de l’État et aux autres officiels, la production record de 10 tonnes de riz paddy à l’hectare, obtenue en culture de contre-saison, par un jeune installé.
Malgré le bon bilan de l’Apej, son directeur général, Soumana Satao, estime qu’il ne peut et ne doit nullement faire l’objet d’un satisfecit dans la recherche permanente de solutions à l’épineux problème de l’insertion des jeunes. "Ils sont encore nombreux ces jeunes à la recherche d’un emploi, qu’il soit salarié ou indépendant", a-t-il relevé.
Quant au ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Ba Hawa Keïta, elle a souligné que si la mécanisation de notre agriculture est le gage de l’autosuffisance alimentaire, plus rien ne contrarie le retour massif des jeunes à la terre pour gagner cette bataille. "Nous leur faisons confiance, soyez assurés que les slogans qu’ils brandissent fièrement devant vous, traduisent éloquemment la foi inébranlable qu’ils ont pour relever le défi de bâtir un Mali vert et prospère. Nous sommes fiers de dire qu’aujourd’hui à côté du canal Coste-Ongoïba, il y a désormais un canal Apej, que vous aurez l’occasion d’inaugurer très bientôt. C’est un projet datant de 1958 que l’Apej vient de matérialiser", a expliqué Mme Ba Hawa Keïta.
C’est par une promesse d’offrir des instruments de musique à l’orchestre des jeunes diplômés sans emploi de Ségou qui ont donné avec Babani Koné et Adja Soumano un éclat particulier à la cérémonie, que le président Amadou Toumani Touré a entamé son intervention.
"Notre pays dispose d’un important potentiel agricole dont la mise en valeur constitue un défi majeur qui mérite d’être relevé. Le système actuel de production a grandement besoin d’une meilleure organisation et l’initiation de mesures d’accompagnement dans les différents domaines, pour réussir sa mutation. L’adoption de la Loi d’orientation agricole procède de cette préoccupation. Car la mise en valeur de notre agriculture serait un leurre si nous ne nous attaquons pas de façon frontale à sa mécanisation", a jugé le président Touré.
Notre environnement fortement influencé par l’intégration et la mondialisation, a constaté le chef de l’État, recommande de passer à un niveau qualitativement supérieur. "Aux forces productives actuelles constituées essentiellement de la force humaine ou animale, dans un contexte fortement tributaire des aléas climatiques, nous avons l’obligation de mettre en place des outils et équipements de production modernes. La survie de notre agriculture est à ce prix. La mécanisation de notre agriculture dont nous avons fort heureusement l’ambition, vise à assurer notre sécurité alimentaire mais également à permettre la transformation de nos produits agricoles et l’exportation des surplus", a indiqué le président de la République. Il a ensuite exhorté les jeunes, en citant un fable de la Fontaine ("Le laboureur et ses enfants"), à chercher le trésor caché sous la terre.
"Ils vous appartient dès à présent de vous organiser et de saisir cette opportunité. Vous êtes l’avenir et les bâtisseurs indiscutables du Mali. L’agriculture étant la pierre angulaire de notre édifice économique, je reste convaincu que c’est elle qui servira de tremplin à notre décollage économique", a déclaré A.T.T., avant d’adresser ses voeux de bonne et heureuse année à tous.
