L’élevage rapporte au Mali 40 milliards de FCFA de recettes annuelles d’exportation, soit 17,5% des exportations totales. Il occupe la troisième place dans notre économie, après le coton et l’or. Cependant le secteur des cuirs et peaux reste sous exploité.
La compétitivité des cuirs et peaux maliens reste handicapée par de nombreux facteurs. La production annuelle de notre pays est estimée à plus de 500.000 cuirs de bovin et 3.500.000 peaux d’ovin et de caprin. Le Mali est le premier producteur de l’UEMOA. Il se classe parmi les grands producteurs de cuirs et peaux en Afrique de l’Ouest. Pour aplanir les contraintes liées à la qualité des cuirs et peaux, le Mali a sollicité et obtenu, auprès du Fonds commun pour les produits de base, une subvention pour le financement d’un projet régional d’amélioration de la qualité des cuirs et peaux.
Ce projet de trois ans a démarré en 2005. Il concerne le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal. Il vise, avant tout, à éradiquer les défauts des cuirs et peaux du vivant et après abattage de l’animal. Cette amélioration est obtenue grâce à la mise en place d’un système de marquage de qualité et de certification conforme aux normes de qualité déterminées. Le succès du projet va pérenniser le système d’amélioration de la qualité des cuirs et peaux. Il va promouvoir leur commercialisation à travers un système d’information fiable.
L’opération, selon le coordinateur du projet Ibrahima Diané, consiste à encadrer les bouchers et apprentis bouchers. Les collecteurs, les employés de séchoir seront formés en techniques de production, de conditionnement et de conservation des cuirs et peaux. Par ailleurs, les éleveurs seront formés et sensibilisés sur les techniques de marquage des animaux et la lutte contre les maladies cutanées.
L’élevage est pratiqué par au moins 80% de la population rurale au Mali. Il constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population. Il contribue pour 12 % au PIB (DNSI). Il procure 40 milliards de FCFA en termes de recettes annuelles d’exportation soit 17,5% des exportations totales. Il occupe ainsi la troisième place après le coton et l’or. Néanmoins, le secteur des cuirs et peaux reste sous exploité. Les exportations du produit brut sont de mauvaise qualité. Les débouchés sont insuffisants. Les autres handicaps résident dans la non collecte d’une partie de la production nationale, la mauvaise commercialisation et l’insuffisance de la transformation.
Ces contraintes occasionnent d’importantes pertes économiques en termes de valeur ajoutée, de création d’emplois. Par exemple, les exportations toutes origines confondues n’apportent à l’économie nationale que 3 à 4 milliards de francs CFA . La Tunisie produit deux fois moins que le Mali. Cependant elle exporte plus de 120 milliards de francs CFA par an.
Paradoxalement, le Mali continue d’importer à coup de devises des articles en cuir, car la qualité et surtout la finition de nos articles posent problème. Les artisans ont du mal à s’adapter à un environnement de plus en plus exigeant. Les articles produits ne répondent pas aux besoins des consommateurs.
Le coordinateur I. Diané suggère que "la meilleure manière de valoriser et promouvoir nos cuirs et peaux passe par l’amélioration de la qualité et la transformation en articles avec le sceau culturel du pays. D’abord pour couvrir les besoins nationaux et ensuite régionaux". Le technicien ajoute que "dans ce processus, la diffusion d’informations et de données exactes, fiables et fournies en temps réel sur les prix et la qualité sont fondamentales dans les transactions commerciales"
Le Cadre intégré d’assistance technique lié au commerce est d’augmenter la part de marché des pays les moins avancés dans le commerce mondial. Il importe de créer une image vendable des articles en cuir du Mali, en assurant la promotion des articles à travers les foires et le WEB.
Le projet régional en cours d’exécution est un projet pilote. Il n’intervient que dans quelques zones de production à cause de ses moyens limités. Il apporte une assistance technique et offre une opportunité d’améliorer les revenus des acteurs du secteur des cuirs et peaux. Les responsables déploient actuellement des efforts pour étendre le rayon d’action des programmes exécutés.
