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Sénégal: Bassin de l'Anambé, 30 tonnes de tomates en souffrance dans la vallée
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Wal Fadjri (Dakar), 7 Novembre 2006
Publié sur le web le 7 Novembre 2006
Cheikh Dieng

Au moment où les producteurs d’arachides et les cotonculteurs vivent dans l’inquiétude du fait du déficit pluviométrique qui va entraîner une baisse des rendements agricoles, c’est une autre image qui se présente dans le bassin de l’Anambé avec des producteurs de tomates qui font face à une surproduction.

A quelques jours des récoltes, c’était la joie dans la vallée. Mais avec la mévente de cette production, ils ont vite fait de déchanter. La production évaluée à plus de trente tonnes, est actuellement en souffrance dans les rizières. L’inexistence d’un circuit de commercialisation et d’acheteurs potentiels est à l’origine de cette grave crise que vivent ces agriculteurs.

Pourtant, c’est la diversification des cultures dans le bassin de l’Anambé qui a permis à d’ex-candidats à l’émigration clandestine d’y introduire la culture de la tomate autrefois méconnue des populations locales. Et ce n’était pas évident, nous précise un technicien agricole. Et malgré tout, ils ont réussi grâce à l’initiative d’Ives Diémé. Seulement, il n’y a pas d’acquéreurs potentiels dans cette partie du Fouladou où la tomate est encore une denrée rare. ’Nos efforts risquent d’être vains. Nous avons voulu combler un déficit et, en même temps, lutter contre la pauvreté galopante dans la zone.

Seulement, tous nos efforts risquent d’être annihilés par l’inexistence de mesures d’accompagnement’, se lamente S. Baldé de Soutouré. ’C’est pourquoi, nous demandons à l’Etat une professionnalisation de la filière, mais aussi une aide d’urgence pour une commercialisation de nos productions’.

Toutefois, l’attente commence à être longue. Impatients face aux besoins pressants, les producteurs de tomates de la vallée sont en train de brader leurs productions qu’ils vendent à de vils prix auprès de ’bana banas’ et des commerçants guinéens. Le casier de tomate qu’ils vendaient à 10 000 F au début du mois d’octobre est aujourd’hui cédé à 3 000 F aux Guinéens. Un manque à gagner qui cause d’énormes préjudices à ces agriculteurs qui ont auto-financé cette campagne sans prêt ni aide extérieure.

Malgré des potentialités énormes en matière agricole, cette partie du Fouladou est une grande consommatrice de tomates. Elle se ravitaille grâce aux commerçants baol baol qui inondent le marché local chaque mardi de ces produits. La demande étant plus forte que l’offre, le département de Vélingara fait face chaque semaine à une pénurie de tomates à cause des Guinéens qui s’accaparent de la plus grande partie de cette production qu’ils vont par la suite écouler dans leur pays, en le revendant deux fois plus cher, selon Fatou Bangoura.


category:  politique agricole
author:  Cheikh Dieng
source link:  http://fr.allafrica.com/
date:  08 Nov '06